Avoir de l’esprit critique est souvent reconnu comme une qualité appréciable, toutes les personnes formatrices œuvrant dans les départements d’éducation vous le diront. La remise en question des évidences, la mise en perspective des opinions et la recherche des critères d’affirmation des propos sont autant de compétences valorisées en théorie au sein des programmes de formation des personnes enseignantes de demain. Pourtant, dans les faits, 1/ les sujets sensibles semblent de plus en plus difficiles à travailler par les nouveaux enseignants ; 2/ les cours d’université, en restant très magistral, ne favorisent guère la modélisation d’une pédagogie critique auprès des étudiants durant leur formation à l’enseignement ; 3/ les volontés politiques de raccourcir cette formation en la déprofessionnalisant pour se contenter d’une formation technique à l’enseignement réduisent encore un peu plus les ambitions d’une éducation à l’esprit critique. Aussi, face à ces faits, notre problème est le suivant : qu’en est-il de la place de l’esprit critique et de son éducation au sein des formations universitaires des enseignants du primaire et secondaire ? Où est la pensée critique dans la formation des enseignants ?