L’esprit critique dans les limites de la simple raison ministérielle ? De la naïveté épistémologique
Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Les formations à l’enseignement (initiales et continues)
Symposium
Résumé
Cette communication relèvera de la philosophie politique et morale de l’éducation et de la formation en général et de l’école en particulier, dans une perspective pratique et appliquée plus spécifiquement à des questions de formation des enseignant.e.s et de curriculum.
Nous nous proposerons d’y restituer d’abord, d’y déployer ensuite, les ressources critiques offertes par un concept développé par le théoricien du minimalisme moral Ruwen Ogien dans sa critique des programmes d’Enseignement Morale et Civique en France , à savoir celui de naïveté épistémologique. Réduit à l’épure, celui-ci désigne l’illusion, entretenue comme telle de bonne foi ou à des fins plus directement idéologiques, selon laquelle ce que Rawls appelle le pluralisme des conceptions du Bien inhérentes aux démocraties libérales contemporaines pourrait être dépassé par un développement suffisant d’une raison civique amenant les citoyens à vouloir converger et œuvrer vers un même bien commun républicain.
Loin de viser la garantie de la liberté individuelle voire le développement de l’autonomie comme capacité à penser et choisir par soi-même, nous montrerons, avec Ogien, que cette forme de naïveté engonce d’emblée l’exercice de l’esprit critique des individus dans les limites d’une philosophie implicite du droit public sacrant le rôle d’un état paternaliste et perfectionniste.
Auteur.e.s
Université Claude Bernard Lyon 1 | Laboratoire Éducation Cultures Politiques - France
Séance
C-J503
Heure
2024-05-09 16 h 55
Durée
25 minutes
Salle
Westmount 5