Incarner la pensée critique
Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Les formations à l’enseignement (initiales et continues)
Symposium
Résumé
L’exercice de la pensée critique est souvent mis en relation avec la possibilité de prendre la parole, mais suppose en outre une double contrainte : d’une part avoir une compréhension suffisante du sujet pour émettre un point de vue éclairé (ce qu’on pourrait qualifier de contrainte herméneutique), et avoir confiance en sa capacité d’intervenir de manière éclairée (ce qu’on pourrait qualifier de contrainte d’agentivité épistémique). C’est sur la capacité d'une pédagogie incarnée à dépasser cette double contrainte que je souhaite réfléchir. Le corps constitue en effet de lieu privilégié de l’exercice de la pensée critique tant sur le plan herméneutique que sur le plan de l’agentivité épistémique. D’une part, le corps est le lieu de l’autorité somatique, définie comme la capacité de l’individu à affiner ses perceptions sensorielles ; il s’agit d’un espace où l’individu a autorité sur le plan herméneutique, parce qu’il a accès de manière privilégiée à la vérité de ses propres sensations. D’autre part, cette autorité somatique permet à l’individu de réaffirmer son agentivité épistémique, car cette expertise concernant son propre corps l’amène à s’émanciper d'autres perspectives. Il s'agit d'utiliser la notion d'autorité somatique comme point de départ de l'apprentissage de la pensée critique.
Auteur.e.s
Université du Québec à Montréal - Canada
Mathilde Cambron-Goulet est docteure en philosophie. Elle est professeure titulaire à l’Université du Québec à Montréal, où elle enseigne les fondements historiques et philosophiques de l’éducation ainsi que la philosophie ancienne. Ses travaux portent sur les pratiques éducatives dans les milieux philosophiques antiques. Elle est l’éditrice des Cahiers des Études Anciennes.
Séance
C-J503
Heure
2024-05-09 16 h 05
Durée
25 minutes
Salle
Westmount 5