Au cours des dernières années, un vaste débat sur la liberté d’expression en éducation s’est ouvert à la suite de polémiques publiques, de paniques morales et d’événements dramatiques, dont l’assassinat d’enseignants de lycée en France. Ces polémiques ont mené au Québec à l’adoption de la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire en 2022. Cette conférence s’intéresse aux frontières et aux limites de la liberté académique/d’enseignement et de la liberté d’expression, en se penchant d’abord sur le débat autour du « mot commençant par N » afin d’en dégager les différents discours et angles interprétatifs : discours politiques, médiatiques, juridiques, identitaires et sur la pratique professionnelle. La présentation analyse la positionalité des interactants dans ce débat, en montrant comment l’agenda settting des médias, les cadrages discursifs et les rapports inégaux de pouvoir se profilent derrière les enjeux de libertés académique et d’expression, en les construisant en problèmes de société. Ensuite, pratique professionnelle sera abordés au regard du devoir déontologique de tout enseignant d’agir de manière éthique, équitable, sans discrimination dans l’exercice de ses fonctions, avec réflexivité et proportionnalité dans l’exercice de sa liberté d’expression, et des stratégies à mettre en œuvre pour assurer une justice épistémique en classe.