Depuis l’aube de l’humanité, des tablettes d’argile aux tablettes tactiles, toutes les technologies ont toujours été liées de près ou de loin à l’enseignement. Quels que soit leurs cycles d’apparition, ces technologies ont toutes donnée lieu à un enthousiasme naïf de quelques marginaux séquents ou de controverses, voire de diatribes généralement stériles, de leurs contradicteurs. Ainsi devons-nous convenir que les usages de l’IA illustreront encore d’avantage l’effet Dunning-Kruger : d’une part (1) renforcer l’efficacité, l’expertise et l’esprit critique de celles et ceux qui savent déjà beaucoup, au risque de les rendre parfois incompréhensible hors de leur communauté (pic d’ennui) et d’autre part (2) risquer de produire des hallucinations d’une telle qualité qu’elles enfermeront encore d’avantage et toujours plus les novices dans l’ignorance dans leur ignorance (pic de stupidité). Ainsi, l’objet de notre communication consistera à insister sur l’importance pour la communauté scientifique de s’outiller épistémologiquement, conceptuellement et méthodologiquement pour investiguer, dans une perspective dualistique, les opportunités, comme les risques, des usages qui, quoi qu’on en pense, vont se généraliser de l’IA concernant plus particulièrement trois éléments au coeur de la sélection psychologique fondatrice de toutes les cultures humaines, à savoir : l’association du gène, du mème et de la technè.