On propose d’aborder les pratiques médiatiques des élèves sous l’angle des inégalités socialement situées, à partir d’une enquête par questionnaire. Dans son rapport sur les usages du numérique par les adolescents, Bailleys (2017) parle de clivages de classe pour évoquer les différences d’usages des uns et des autres, en fonction de leur appartenance sociale. Stenger (2015) souligne également que les digital natives, s’ils ont souvent des compétences techniques leur permettant d’avoir accès à l’information, disposent très inégalement des compétences leur permettant d’en tirer profit. Or, tirer profit des contenus informationnels suppose de ne pas occulter les spécificités littératiées d’une activité numérique, qui sollicite les compétences langagières des élèves, qu’elles soient d’ordre verbal, lectoral, scriptural ou éditorial. On postule donc ici qu’une partie des difficultés des élèves ne relève pas tant de la rupture que représente l’activité numérique par rapport à l’activité papier, mais au contraire d’un continuum de difficultés littératiées. On cherche ainsi ici à savoir dans un premier temps si l’on peut établir, à partir de déclarations d’élèves, des corrélations entre ces différentes pratiques, entre modalité numérique et modalité papier, et entre pratiques collectives et pratiques individuelles, en lien avec des données sociodémographiques.