L’enseignement est un acte d’information et de communication et sous cet angle que nous l’aborderons : transmission d’un savoir, savoir-être et savoir-faire en situation d’apprentissage, en co-présence dans l’espace du lieu d’apprentissage (Leclercq, 2011) qui donc implique autant l’apprenant que l’enseignant. La co-présence induit des formes de relations (interactions) et donne les éléments de mesure de la motivation puisée dans les stratégies pédagogiques (Trembaly-Wragg, 2018). Les « bonnes pratiques » pédagogiques s’associent à une éthique de la relation en situation de co-présence (Pene, 2020). Or la numérisation de l’enseignement qui a abouti à la technopédagogie s’est installé mais tellement fastidieusement en France (déficience d’outils, mésusage des technologie, fracture numérique etc…), que le distanciel imposé par la pandémie a bousculé la relation pédagogique et en a fragilisé l’éthique. La médiatisation des dispositifs de formation (Peltier & al, 2022) s’est retrouvée entre innovation et dégradation relationnelle. Notre réflexion portera ici sur ce que le distanciel numérique fait à l’éthique des relations pédagogiques dans l’interprétation et la représentation que les apprenants en ont. Une étude menée en milieu universitaire à propos de la façon dont le distanciel redéfinit l’éthique dans la relation pédagogique, ses indicateurs matériels et ses interprétations émotionnelles éclairera cette problématique.