La linguistique française distingue la cohérence d’un texte, qui passe par le travail d’un lecteur ou d’une lectrice, de la cohésion d’une textualisation, qu’elle réfère au processus par lequel un scripteur ou une scriptrice choisit ses marqueurs pour rendre son texte cohérent (Jaubert, 2005). Par ce choix terminologique, elle mettait fin à des décennies de débat sur la précédence du texte ou de la phrase dans les modélisations de la lecture et de la production de textes. Le caractère multimodal des supports de lecture d’aujourd’hui, accompagné de nouvelles formes de stockage de l’information (Mahlow et Dale, 2014) et d’archivage des textes (Massol, 2015) rebattent le jeu et questionnent les activités langagières en réception et en production (Gladu et Lacelle, 2022). Nous interrogeons les modélisations en lecture et en énonciation à partir d’une empirie constituée dans le cadre de la recherche internationale LM-Ados (présentée dans la communication #478) sur les compétences des adolescents et adolescentes en littératies médiatiques (multimodales). A partir de textes informatifs d’élèves de 15 ans croisés avec les entretiens menés avec ces mêmes élèves, nous identifions les décalages entre les intentions des élèves formulées au moment de commenter leur projet et les compétences mobilisées dans la tâche complexe de production du texte.