Pour faire face aux résistances que la recherche rencontre dans les écoles, les recherches dites collaboratives (Desgagné et al., 2001; Lapointe et Morissette, 2017) semblent constituer une avenue doublement féconde puisqu’elles permettraient (1) d’élaborer des dispositifs d’enseignement ancrés dans la réalité des classes (Biao, 2020) et (2) d’offrir des occasions de développement professionnel aux acteurs du milieu que sont les praticiens (Allaire et al., 2020; Richard et al., 2015). C’est ce que nous avons tenté de faire dans un projet qui a pour objet d’élaborer des séquences didactiques (SD) qui visent l’articulation grammaire-lecture-écriture en classe de français. Dans le souci d’élaborer des dispositifs qui tiennent compte des diverses contraintes de la classe de français, nous avons opté pour une ingénierie didactique collaborative (IDC) de seconde génération (Dolz et Lacelle, 2017). Cette méthodologie, qui se nourrit de l’ingénierie didactique (Artigue, 1996; Chevallard, 2009) et des recherches dites collaboratives (Desgagné, 1997; Bednarz, 2013), vise entre autres l’élaboration de SD pour l’enseignement d’un contenu, l’étude d’une notion spécifique et la mise en place de stratégies globales d’enseignement. Notre communication vise à présenter les résultats de cette IDC, la dynamique de collaboration et les apports d’une telle méthodologie à la fois pour les praticiens et les chercheurs.