La colonisation par le numérique des pratiques quotidiennes d’enseignement et d’apprentissage se traduit par « un raccourcissement ou une densification des épisodes d’action » (Rosa, 87) qui requiert la capacité des acteurs à redéfinir un cadre temporel contenant. Traditionnellement les pratiques pédagogiques sont influencées par le temps institutionnel, une durée allouée à chaque cours. Le temps est appréhendé comme l’organisateur d’une activité mesurable et non de soutien à la dynamique l’apprentissage. Pour aller au-delà de cette approche gestionnaire nous abordons cette dimension dans la suite de travaux antérieurs qui ont identifié différentes temporalités (Faulx & Danse, 2018) et rappelé son importance dans les processus d’apprentissage et les dynamiques formatives (Lesourd, 2013). L’enjeu est de se délier du temps gestionnaire pour appréhender les problématiques liées à la temporalité dans les activités pédagogiques dans l’enseignement post-secondaire où l’obligation de présence est moins prégnante questionnant les capacités des personnes apprenantes à résoudre leur « équation temporelle personnelle » (Grossin, 1996). Cette communication partagera quelques repères pour prendre en compte ces dynamiques temporelles dans le design pédagogique au-delà des jalons que sont les horaires des séances de cours ou de laboratoire, ou les dates de remise des évaluations en mobilisant la notion de synchronicité.