Si de nombreux travaux traitent du rôle que joue l’école dans la transmission et la distribution sociale et sexuée des savoirs (Mosconi, 1994), plus rares sont ceux qui s’intéressent à l’école maternelle. En effet, s’il est mis en avant qu’à l’école les filles vivent des expériences très différentes de celles des garçons dues à leur sexe d’assignation et aux rapports sociaux qui y sont liés (Duru-Bellat, 1994), nous proposons ici une étude spécifique sur le contexte particulier de l’école maternelle, là où le processus de socialisation scolaire est plus visible qu’à l’école élémentaire (Darmon, 2001). Les résultats exposés reposeront sur des observations et entretiens menés dans 35 classes d’écoles maternelles françaises socialement contrastées auprès de 35 enseignant·es. Les taux de questions relatives aux savoirs, de réprimandes, de demandes de services ou encore de félicitations et encouragements adressés aux filles dans les classes seront présentés. Au-delà de ces données brutes, une analyse plus fine reprenant les mots utilisés en classe, les types de services demandés ou encore le rapport personnel des enseignant·es aux thématiques de l’égalité entre de sexe et du rôle de l’école maternelle viendront donner de la profondeur à notre analyse.