Les marchés scolaires prennent des formes variées à travers le monde : quasi-marchés scolaires (e.g. Dupriez et al., 2011), marchés cachés ou officieux (e.g. Felouzis et al., 2007) et/ou compétition entre l’enseignement privé et public (e.g. Mons, 2007). Les programmes de libre choix favorisant les libertés individuelles relèvent de référentiels d’action publiques (Muller, 2005) reposant sur une idéologie néo-libérale. Celle-ci accorde au libre choix un poids prépondérant tout en régulant aussi peu que possible. Elle considère également que la mise en concurrence des établissements et des acteurs conduit à une meilleure efficacité du système (e.g. Chubb & al., 1988 ; WöBmann & al., 2007). Ce libre choix s’articule à la montée de la privatisation de l’éducation qui prend une place plus ou moins importante selon les contextes scolaires (e.g. Fontdevilla et al., 2019 ; Felouzis et Fouquet-Chauprade, 2023 ; sous presse). Les traductions locales de ces référentiels sont révélatrices de conceptions différentes de la régulation, de la place et du rôle de la puissance publique, de la façon d’encadrer la liberté et l’action des acteurs scolaires (professionnels de l’éducation et des familles par exemple). Cette conférence sera l’occasion de réfléchir à la façon dont les marchés scolaires se développent dans plusieurs espaces scolaires contrastés et de discuter de leurs effets (notamment sur la ségrégation scolaire) en insistant sur les acteurs impliqués et les différents niveaux d’action : central ; intermédiaire et local (e.g. Maroy, 2006).