Cette communication porte sur l'expérience de collaboration entre une professeure et deux enseignantes des minorités visibles ayant participé au développement et à l'enseignement d'un nouveau cours en formation initiale destiné à mieux soutenir les étudiant.e.s d'origine immigrante à la formation à l'enseignement au contexte scolaire francophone en Alberta. Afin de documenter cette expérience de collaboration, des données qualitatives ont été recueillies auprès des enseignantes à l'aide d'un entretien et d'un cours sondage, complété par des notes de terrain réflexives. Dans un premier temps, nous présenterons, l'articulation conceptuelle de ce cours avant de préciser la structure de la collaboration, puis les raisons ayant motivé les enseignantes à s'engager dans ce projet. Ensuite, en nous appuyant sur l'analyse du discours des deux enseignantes et notre propre narratif réflexif en tant que professeure-chercheure et responsable du projet, nous évoquerons certaines éléments clés ayant caractérisé cette collaboration, notamment en termes de convergence, de mutualisation et de «zones de tension». Nous mettrons en évidence le croisement de trois différentes postures ayant caractérisé cette collaboration : celle de décolonisation, de filiation et de chef-d'orchestre-équilibriste. En guise de conclusion, nous proposerons certaines pistes de réflexion sur la collaboration dans le cadre de la décolonisation, de l'équité, de la diversité et de l'inclusion.