Ces dernières années ont été marquées par un enthousiasme dans le milieu de l'éducation pour le fonctionnement du cerveau des élèves (Masson, 2015), ce qui a favorisé l'adhésion de nombreux enseignants à des neuromythes (Canbulat & Kiriktas, 2017). Cependant, en Belgique, ceux-ci semblent encore peu abordés comme tels dans le cadre de la formation initiale (FI) des enseignants. L'objectif de cette recherche est d'évaluer l'adhésion des futurs enseignants à ces neuromythes. 278 étudiants (M=19.93 ; ET=3.89;) ont répondu à une enquête leur demandant d'évaluer l'efficacité de mises en situation pédagogiques axées autour de neuromythes ou de pratiques dont l'efficacité pédagogique a été scientifiquement démontrée (e.g.; la métacognition). Les résultats démontrent une adhésion des étudiants aux neuromythes relatifs aux styles d'apprentissage, aux intelligences multiples et à l'entraînement de la mémoire(X²=342.57; p<.001). Les étudiants semblent moins adhérer aux pratiques relatives aux exercices de coordination et à la dominance hémisphérique. Par ailleurs, les analyses révèlent des corrélations significatives entre le jugement d’efficacité de la pratique associée à un neuromythe et sa probabilité d’utilisation par le futur enseignant (p-valeurs <.001). Ces résultats confirment la nécessité de sensibiliser les formateurs afin qu’ils puissent proposer des interventions visant à déconstruire ces neuromythes, dès la formation initiale.