La soudaineté de l'apparition des grands modèles de langue a conduit à des appels à des moratoires sur leur développement futur, ainsi qu'à leur interdiction dans et en dehors de la salle de classe. Ces récentes appréhensions et préoccupations sociétales sont-elles un obstacle réactionnaire à l'évolution de l'éducation, ou sont-elles le signe de considérations prudentes nécessaires pour sauver l'éducation ? Dans ma présentation, je propose un cadre d'analyse du développement de l'IA dans l'éducation en établissant des parallèles avec les débats entourant d'autres technologies transformatrices, en particulier celles issues de la «révolution génétique». À travers cette analyse, je cherche à mettre en lumière l'interaction dynamique entre les discours techno-progressistes et techno-sceptiques, et la manière dont ils créent des vagues d'enthousiasme et de panique. En examinant trois courants intellectuels - (1) pro-technologique, (2) anti-technologique, et (3) institutionnel - et leurs interactions, nous pouvons éclairer les débats entourant la création et la mise en œuvre d'outils d'IA éducatifs. Je défendrai la position selon laquelle une approche institutionnelle (technolibérale) devrait être adoptée pour garantir le développement et l'adoption responsables de l'IA dans l'éducation.