Cette communication vise à présenter les résultats d’une recherche de maîtrise qualitative pour nourrir une réflexion plus large sur le rôle de l’école. Elle part de la remise en question des codes vestimentaires de plusieurs écoles secondaires québécoises par les élèves, qu’i·elles jugent sexistes, discriminatoires et inadaptés à la diversité de leurs expressions corporelles. La recherche montre en effet que les approches axées sur la surveillance et l’imposition de normes strictes peuvent contribuer à la reproduction de certaines inégalités, en plus de cultiver des dynamiques encourageant des violences sexuelles et de genre. Malgré ces connaissances, aucune recherche n’a encore eu pour objectif de répondre à la question de comment prendre en compte la réalité des élèves de manière éducative et éthique. À partir d’une analyse microsociologique des interactions et du contenu thématique de huit groupes de discussion focalisés, trois constats se dégagent des résultats: les élèves ne souhaitent pas être sexualisés par les interventions scolaires; les élèves dénotent avec raison d’avantage de conséquences négatives que positives des interventions scolaires portant sur leur apparence ; et finalement, entrevoir les choix vestimentaires comme des vecteurs d’apprentissage positifs sur soi et la société s’avère plus pertinent d’un point de vue éducatif.