Souvent associés à de la ségrégation scolaire (Marcotte-Fournier et al., 2016), les regroupements d’élèves en classes homogènes et selon certains critères (ex., résultats scolaires, aptitudes ou talents) sont pourtant bien présents dans les écoles secondaires québécoises (Boissonneault et Beaumont, à paraître). Des chercheurs (Johnston & Wildy, 2016; Müller & Hofmann, 2016) considèrent que ces regroupements risquent d’entraîner des conséquences négatives sur les élèves aux plans individuel, scolaire et social. Si certains effets positifs de ces pratiques ont été rapportés sur la motivation et la réussite scolaire d’un petit nombre d’élèves (Adams-Byers et al., 2004), leurs conséquences sociales (ex., discrimination, ségrégation, exclusion, conflits/violence, etc.) sur l’ensemble des élèves sont toutefois moins connues. L’objectif de cette présentation est de réfléchir sur ces programmes d’étude particuliers, en s’attardant aux conséquences sociales vécues par les élèves, qu’ils participent ou qu’ils soient exclus de ces regroupements. En se basant sur la littérature existante et les résultats d’une étude récente menée auprès de 52 écoles secondaires québécoises (Boissonneault et Beaumont, à paraître), la réflexion pourra permettre, en toute connaissance de causes, de mieux situer ces pratiques dans une optique non ségrégative, ayant davantage de chances de favoriser la réussite éducative d’un plus grand nombre d’élèves.